
ACMA – La Vespa à la Française
Prenez la Vespa depuis son nid en Italie, faites lui passer la frontière pour l’importer en France, dans des caisses en bois, limite contrebande, quelques machines outils, ressuscitez une vieille usine au fin fond de la Nièvre, et vous obtenez un miracle vert mécanique : la Vespa made in France.
David Nadjar qui nous avez ouvert l’appétit avec un premier livre sur l’histoire des Vespa Club de France, nous sert ici un ouvrage plus copieux qu’un plateau de cantine de l’usine ACMA, le tout saupoudré d’anecdotes, d’archives exclusives, et de photos qui sentent bon l’huile de ricin et la combinaison blanche salit.
Le livre en lui-même
C’est un beau bébé de 1,590kg, 232 pages, au moins 1000 photos. C’est pas un livre, c’est un musée ambulant. Il manque que l’odeur d’huile brûlée et t’as toute l’ambiance d’un dimanche matin dans un rassemblement de vieux scoots devant la façade de l’usine (à sauver d’ailleurs).
Et pourtant… c’est drôle, documenté, et parfois tellement sérieux que t’as envie de relancer la 4e République pour voir si quelqu’un y comprend encore quelque chose.
L’usine ACMA : Disneyland pour amateurs de boucan
ACMA, c’est l’usine qui a mis Fourchambault sur la carte. Avant, la Nièvre c’était : des vaches, un clocher, et un bar-tabac qui faisait aussi cordonnier. Après ACMA ? BOUM. 2000 ouvriers, du béton partout, une école maternelle sponsorisée par Piaggio, et une Vespa toutes les 3 minutes. C’était un peu les Trente Glorieuses, mais à deux-roues.
Bon, spoiler : comme toute belle histoire, ça finit par un dépôt de bilan, des vis rouillées et une usine désaffectée aujourd’hui à préserver. Mais quand même : à un moment, Fourchambault c’était le Centre du Monde de la mécanique du Scooter, oublié presque même des origines italiennes à rendre jaloux M. Piaggio.
La Vespa : plus qu’un scooter, un art de vivre…
David nous embarque dans une rétrospective vibrante sur le phénomène Vespa en France. On y découvre :
- Remettre sur pied une usine sans faire de la politique anti communiste ca n’ pas été facile
- des clubs de passionnés aussi sérieux que des syndicats de cheminots (mais en plus bronzés)
- des rallyes en shorty et casques bol (évidemment non homologués)
- des anecdotes sur des types qui partent de Marseille à Stockholm avec une Vespa 125 cm³ et un demi‑sandwich jambon-beurre.
- que les employés Acma ne pouvaient pas garer de Lambretta sur le parking de l’usine. (pour ceux qui préférait le Scooter Milanais à celui de la Toscane)
- Que les ingénieux français avaient des idées ingénieuses, Vespa 400, remorque, Vespa TAP
Et dans tout ça, l’auteur glisse ses souvenirs, ses amours mécaniques et ses tribulations de collectionneur comme on enroule une poignée de gaz en côte : à fond, sans regarder derrière.
Les photos
Le livre est illustré à la sauce overdose visuelle.
T’as :
- des usines pleines de Vespas comme un Ikea du scooter en tôle ;
- des anciens qui posent devant leurs bécanes comme si c’étaient des Maserati ;
- des affiches d’époque où tout le monde sourit… même les scooters.
À un moment, t’as même un schéma d’explosion moteur plus sexy qu’un plan de montage Lego. C’est dire.
Verdict critique
Un livre ? Non.
Un hommage vrombissant à une époque où porter un casque n’était qu’une vague option, et où l’élégance passait par un panier en osier fixé sur le porte-bagages.
David Nadjar, c’est le Benjamin Brillaud de la Histoire Vespa, le Dan Brown de la boîte de vitesses au guidon.
Une légende raconte même qu’il a fait le mur d’une casse automobile Sicilienne un samedi après midi pour réparer un Vespa 180 SS avec un manchon de durite de Fiat Panda.
Et si tu ne ris pas en découvrant qu’on a fabriqué plus de scooters à Fourchambault qu’il y a de vaches en Bourgogne… eh bien, ça tombe bien, le deuxième volume est sorti, il parait même que des PX ont fait le Paris-Dakar !
Il fait trop chaud pour aller manger une pizza, je vais commander ce deuxième « oeuvrage ». Quoi il fait 330 pages !? Donnez moi aussi un Spritz !